Connaissez vous les néo artisans ?

26 novembre 2017 > Actualités |  Sabrina Charvet

Les « néo artisans », jeunes cadres surdiplômés urbains, se réorientent vers des métiers de l’artisanat pour redonner du sens à leur vie professionnelle.

Ils quittent leur métier de banquier, avocat, consultant, manager, marketer, trader… pour devenir boulanger, pâtissier, fromager, crémier, brasseur, caviste, restaurateur, … et aussi, ébéniste, plombier, mécano, luthier, …

Un quart des entreprises artisanales sont aujourd’hui créées ou reprises par des diplômés du supérieur. A Ferrandi, école de cuisine, les élèves de CAP adultes en cuisine, pâtisserie et boulangerie sont pour la moitié des très diplômés en reconversion.

Rebelles intégrés ou premiers de la classe révoltés, comment expliquer cette reconversion au travail manuel ?

Par un désamour du statut de col blanc. Ennui au travail, routine, sentiment d’inutilité. Ras le bol des openspaces, process, normes, indicateurs de performance, power points, bureaucratie, dématérialisation du travail. Victimes de l’appauvrissement des métiers intellectuels de l’économie tertiaire et numérisée avec sa standardisation, son productivisme, sa mondialisation et sa virtualité.

Ils ont envie de s’épanouir, de donner du sens à leur métier, d’être autonomes en se réappropriant leur vie.

Ils veulent avoir une vision globale de leur contribution avec une maitrise de la chaine de la valeur (de la production à la distribution). Ils souhaitent s’ancrer dans un territoire local et avoir des contacts avec leurs clients et partenaires. Ils veulent du concret !

Sensibles à l’environnement, à l’origine des produits, à l’éthique de fabrication, à la santé, ils mettent leurs études et expériences au service de leur reconversion. Notamment en faisant monter en gamme des produits ou services existants.

Certes ils sont encore minoritaires, mais c’est une bonne tendance pour la revalorisation des métiers manuels de l’artisanat et leur diversité.

En savoir plus : La révolte des premiers de la classe. Jean Laurent Cassely. Ed. Arkhe

Sources : Marianne. Lemonde.fr. Lefigaro.fr. Speech.konbini.com. Vice.co

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